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c'est bien
Par Anonyme, le 28.02.2025
wow
Par Anonyme, le 28.02.2025
magnifique chanson que je n'avais jamais entendu bravo mireille et bravo à notre regretté jean-marie gros biso
Par patricia93, le 08.02.2025
bien
Par Anonyme, le 20.01.2025
j adore,cette musique a servi de générique à un jeu télévisé, genre interlude sur la 1ère chaîne de télévisio
Par Anonyme, le 04.07.2024
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Date de création : 24.01.2011
Dernière mise à jour :
25.10.2017
828 articles
BARBARA
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Jacques Prévert
Interprétation : Serge Reggiani
Hervé Inisan - Le pont Médard à Quimper (aquarelle)
LE RETOUR AU PAYS
C'est un Breton qui revient au pays natal
Après avoir fait plusieurs mauvais coups
Il se promène devant les fabriques à Douarnenez
Il ne reconnaît personne
Personne ne le reconnaît
Il est très triste.
Il entre dans une crêperie pour manger des crêpes
Mais il ne peut pas en manger
Il a quelque chose qui les empêche de passer
Il paye
Il sort
Il allume une cigarette
Mais il ne peut pas la fumer.
Il y a quelque chose dans sa tête
Quelque chose de mauvais
Il est de plus en plus triste
Et soudain il se met à se souvenir :
Quelqu'un lui a dit quand il était petit
"Tu finiras sur l'échafaud"
Et pendant des années
Il n'a jamais osé rien faire
Pas même traverser la rue
Pas même partir sur la mer
Rien absolument rien.
Il se souvient.
Celui qui avait tout prédit c'est l'oncle Grésillard
L'oncle Grésillard qui portait malheur à tout le monde
La vache !
Et le Breton pense à sa soeur
Qui travaille à Vaugirard
A son frère mort à la guerre
Pense à toutes les choses qu'il a vues
Toutes les choses qu'il a faites.
La tristesse se serre contre lui
Il essaie une nouvelle fois
D'allumer une cigarette
Mais il n'a pas envie de fumer
Alors il décide d'aller voir l'oncle Grésillard
Il y va
Il ouvre la porte
L'oncle ne le reconnaît pas
Mais lui le reconnaît
Et il lui dit :
"Bonjour oncle Grésillard"
Et puis il lui tord le cou.
Et il finit sur l'échafaud à Quimper
Après avoir mangé deux douzaines de crêpes
Et fumé une cigarette.
Jacques Prévert
Geo Fourrier (1868/1966)- Saint-Pierre Penmarc'h - Aquarelle
http://geo-fourrier.skyrock.com/
C'est l'été
C'est l'été, de jeunes garçons, des enfants, font le tour des alignements de Carnac en racontant aux touristes le mystère des pierres levées.
Bien sûr, ils ont appris cela par coeur, mais leur voix monocorde et chantante garde le charme secret du rêve éveillé, comme s'ils y croyaient, comme s'ils y étaient.
Le même charme que celui des petites filles qui vendent les colliers de coquillages au pied du phare d'Eckmühl, ou qui disent, devant les rochers de Saint-Guénolé, la triste histoire d'un préfet ou d'un sous-préfet emporté par une lame de fond, avec sa petite famille, un jour de grande marée.
La Bretagne, la poésie, c'est le même pays, celui de Sévy Valner qui ressemble à ces enfants.
Est-il poète simplement parce qu'il est jeune ou surtout parce qu'il est Breton ?
Sans l'avoir entendue, il a déjà répondu à la question.
"Il suffit peut-être de le demander à la nuit, quand elle se drape d'un linceul vert-de-gris et parle à travers l'oubli."
Jacques Prévert
Jacques Prévert
POUR TOI, MON AMOUR
Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux,
Pour toi, mon amour.
Je suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs,
Pour toi, mon amour.
Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes,
De lourdes chaînes,
Pour toi, mon amour.
Et puis, je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée.
Mais je ne t'ai pas trouvée,
Mon amour.
Jacques Prévert
Récitant : Gilles-Claude Thériault