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BELLE-ILE-EN-MER

Publié le 21/03/2012 à 10:15 par escapadeautomnale
BELLE-ILE-EN-MER

Claude Monet - Portrait de Poly - Huile sur toile

1886 - 74/53 cms - Paris, musée Marmottan

 

 

BELLE ILE EN MER

 

      Ici, les visages sont frottés de lumière avec des rides en soleil autour des yeux. Jacques Callot aurait pu modeler certains nez quand certaines bouches sortent de Bruegel le Vieux. Ces hommes et ces femmes sont nés de l’aventure mais, aussi loin que l’aventure intérieure les mènera, ils auront un regard en arrière pour leur pays d’enfance, pour les landes et les grèves de Guerveur. C’est qu’ici nous sommes chez des hommes et des femmes qui n’ont pas appris à se dire des mensonges, à se recevoir pour rien, à parler pour ne rien dire. Un vieux fonds de fraternité joue contre les élans d’ancienne défiance. Car il a fallu se méfier de l’Anglais, du Français, de l’Espagnol, du soldat partout répandu pour la sauvegarde d’une terre qu’il aimait jusqu’au point de s’y gouverner en maître. Car elle fut île de garnison, cette terre à bonheur qui en appelle à la jeunesse du monde jusqu’à l’amour.

 

L’été à la blondeur des froments les plus rares. C’est une couleur qui plaît aux vaches qui s’émouchent sous les arbres et aux moutons qui font retentir leurs sonnailles heureuses. La jeunesse du monde peut venir. Elle est attendue non seulement sur les plages et les sables blancs, mais partout où le pain et le vin se peuvent partager et jusque dans les traverses aux poutres largement fendillées où des goélettes dans des bouteilles rappellent la rude promiscuité mateluche.

 

Je l’ai dit : les gens sont toujours venus de l’extérieur soit pour la guerre soit pour la sardinerie et maintenant pour le plaisir de la plaisance. Le soir, les débits de boissons résonnent de refrains salés et de Good bye farewell ! Entre deux disputes ou deux bagarres, on se raconte de hautes pêcheries. On se vante d’avoir capturé des espadons, des bélugas, des narvals. Il y a du vrai dans ces racontars et la légende fait le reste.

 

Mais déjà le bateau de Quiberon - sorte de squale - s’ouvre la panse pour recevoir les retardataires. Un coup de sirène, la passe entre les deux phares et, déjà, derrière soi, les fortifications de la citadelle prennent du profil. Le littoral se découpe et, par Taillefer, on aperçoit, là-bas, la pointe des Poulains où tous les chevaux de l’imagination se veulent lâchés. On les voit parfaitement courir et cabrioler sur les vagues quand on sait regarder au-dedans de soi-même.

 

24 juin 1982

 

Charles Le Quintrec

 

Les lumières du soir - Albin Michel

 

 

 

Commentaires (1)

escapadeautomnale le 21/03/2012
Quelques mots sur Poly, magistralement immortalisé par Claude Monet.

Lors de son séjour à Belle-Ile-en-mer, le peintre chercha, pendant plusieurs jours, un porteur. Il trouva Poly, de son vrai nom Hyppolyte Guillaume, au village de Kervilaouen. Il aurait été, successivement, boulanger, homardier, jardinier.

Claude Monet, sympathisant avec Poly, le décrivait comme "un vieux matelot, un vrai type très amusant et très obligeant... intrépide et que rien n'effraie".

Automnale
http://escapadeautomnale.centerblog.net


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