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j’ai egalement le souvenir du petit train … interlude
Par Anonyme, le 10.10.2025
c'est bien
Par Anonyme, le 28.02.2025
wow
Par Anonyme, le 28.02.2025
magnifique chanson que je n'avais jamais entendu bravo mireille et bravo à notre regretté jean-marie gros biso
Par patricia93, le 08.02.2025
bien
Par Anonyme, le 20.01.2025
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Date de création : 24.01.2011
Dernière mise à jour :
25.10.2017
828 articles
FRANCOIS DE CORNIERE
BOULEVARD DE L'OCEAN
LA MAISON DE LA PRESSE
Il y a un peu de tout à la Maison de la presse, c’est bien pour cela qu’on ne peut la manquer. Elle se voit de loin, elle gagne sur le trottoir, elle manque sans doute de place, et elle aime bien sortir prendre l’air, elle aussi, pour déballer toutes ces choses enfermées en hiver, qui pendent maintenant sous la toile bleue du store. Il est bien sûr possible de se faufiler entre les tourniquets des cartes postales, de jeter un coup d’œil aux albums de mots cachés, mots fléchés, mots secrets, mots magiques ou croisés, aux magazines en promotion, vendus par lots de trois sous emballage plastique dans des caisses à même le sol ; ou encore de feuilleter les collections en évidence : « la pêche au lancer du bord, les coquillages de nos côtes, l’histoire de notre commune… » ; ou, simplement, d’acheter son journal, en ayant tout de même apprécié au passage la présence des journaux anglais ou allemands et, aussi, de toutes les éditions possibles et imaginables du grand quotidien régional. Il y a enfin la petite caisse, comme une chaire, pour « payer sans entrer » : tout cela est dehors, sous l’avancée du store, où pendent des objets, des jeux, des accessoires qui ont leur rôle à jouer comme éléments de décor au Théâtre de l’été.
A la Maison de la presse, on trouve ainsi sortis, et suspendus par des ficelles, à l’ombre du soleil, à l’abri de la pluie, des bouées et des gonfleurs, des paniers, des filets, des pelles et des râteaux, des ballons de football, des balles en mousse, des boomerangs, des assiettes qui volent, des cerfs-volants, des masques et des tubas, des raquettes sans cordes, et encore des cannes à pêche avec le moulinet, le fil et la cuiller, vendues tout à la fois en « article de réclame ». Quand le choix est fait, on va chercher une sorte de perche, munie d’un crochet, et l’employée, avec dextérité, vous décroche du ciel l’objet montré du doigt. J’aime cet instant - je ne sais pas pourquoi j’aimerais bien qu’il dure- parce qu’il est sans doute, plus que l’objet lui-même, le signe qu’à la Maison de la presse il faut savoir attendre pour choisir vraiment, et c’est une récompense.
Mais il y a aussi l’intérieur de la Maison de la presse, et quand on y entre c’est en principe pour une raison précise. C’est le paquet de cigarettes ou de tabac, un ou deux timbres, quelques enveloppes, des photos à développer, le Loto, le Tacotac, ou encore une revue pour la plage, un illustré pour le soir, un livre de poche au fond du magasin, dans une sorte de placard à portes coulissantes qui montre, par un subtil jeu de glissement latéral, les tranches des collections classées par genre : policiers ou sentimentaux, aventures ou historiques, classiques ou érotiques et, bien sûr, roses ou verts. On trouve également, derrière les vitrines, les cahiers de vacances, les cahiers tout court, les carnets, le papier à lettres, et puis, sur un rayon spécial, les jeux de société pour quand il pleut. Car c’est bien quand il pleut que la Maison de la presse se transforme en galerie et qu’elle mérite son nom.
Les jours de mauvais temps, de crachin, de tempête, aller à la Maison de la presse prend vraiment tout son sens. Il n’y a rien à faire, alors on reste, dans l’odeur du papier glacé, des cirés mouillés, du caoutchouc trempé et d’un certain « renfermé » qui vient d’on ne sait où, mais qui rappelle, c’est sûr, de très lointains commerces. On regarde les titres des revues, très spécialisées parfois, qu’on ne connaissait pas. On les ouvre à une page au hasard, on parcourt des articles, on piétine, on change de coin, on tombe sur une vieille boîte de cartes en solde, sur des farces et attrapes, des sachets de pétards ou des fusées de feux d’artifice, des canifs pleins de lames, des porte-clés qui sifflent, des taille-crayons en forme de tout, des rochers en chocolat, des billes, des boules qui neigent sur des bateaux à voile, et sur un présentoir des livres d’Apostrophe. Il y a alors trop de choix, trop de monde aussi pour se dire pardon et se faire un passage. Les K-way font du bruit, les paroles glissent, les vitres et les souvenirs se couvrent de buée. Dans la rue, la pluie n’arrête pas de tomber.
François de Cornière
Boulevard de l’Océan - Le Castor Astral, éditeur
Je ne résiste pas, en ce jour d'été pluvieux, au plaisir de publier une chronique qui rappelle à tous une de ces "Maisons de la presse" du bord de mer... J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer cette merveille de petit livre,"Boulevard de l'Océan", écrit par François de Cornière... Je ne m'en lasse pas ! A lire et à relire sans modération...
Bon été, même sous la pluie !
Automnale
http://escapadeautomnale.centerblog.net
Merci Automnale, tu fais toujours des trouvailles incroyables, des vrais petits bonheurs, je vais me plonger dans cet auteur que je viens de découvrir. Je viens de lire "Un caillou", un vrai petit bijou, non je ne veux pas faire le hibou qui dort sous un chou avec son petit joujou car gare aux coups de genou qui me fera trébucher sur le caillou.
Oui je sais c'est un peu tiré par les cheveux, mais je peux peu.....
Tiré par les cheveux ? Non Clématite,je trouve ça mignon comme tout.Il est vrai qu' Automnale a le chic pour dénicher "les incroyables petits bonheurs" elle doit avoir un sens supplémentaire !
Merci Boul, vous êtes bien bon. Je crois également qu'Automnale a un 8ème sens, celui de l'équilibre des mots, de leur justesse, elle cisèle tout ce qui tombe sous sa plume pour nous le faire partager, ce n'est plus un 8ème sens mais un DON.Tout y est, que de descriptions précises, "on y est" même derrière notre ordinateur. Cela me rappelle le premier cours de français de la rentrée des classes "racontez vos vacances" et pour celles et ceux qui n'ont pu partir, elles, ils peuvent aisément imaginer cette maison de la presse.
Tu as raison, Clématite, de ne pas contrarier Boul lorsqu'il me fait des compliments ! Ceci étant, je vous conseille ardemment tous les deux, Boul et Clématite, de vous procurer ce petit recueil de chroniques intitulé "Boulevard de l'l'Océan". En quelques lignes, l'auteur, François de Cornière, sait mieux que quiconque évoquer, par exemple, les jeunes filles en vacances, les grandes marées, les méduses, les baigneurs, le voisin, les Anglais, même le feu d'artifice !
Et si vous allez à "La Maison de la Presse" ne dévalisez pas la boutique, ne vous ruinez pas !
Automnale
http://escapadeautomnale.centerblog.net
Oh mon Dieu (même s'il n'a rien à voir là-dedans) je ne me permettrais surtout pas de contrarier Boul sur les compliments qu'il te fait car je pense qu'il doit te connaître mieux que moi et puis cela est certainement justifié ma chère Automnale.
J'espère, d'ici quelques jours, pouvoir faire un petit tour "boulevard de l'océan" pas si facile à trouver ce livre mais enfin, voilà qui est fait et je pourrai ainsi prolonger mes images de vacances pas terminées puisque je repars en Septembre jusqu'à la mi-octobre vers l'Espagne.
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