Thèmes

air amis amour anniversaire annonce argent background belle bleu blog bonne center

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Poésie - Arthur Rimbaud (3)
· Musique classique (20)
· Les fables de La Fontaine (14)
· Les mots en musique (57)
· Revue de presse (24)
· Peinture - Camille Pissarro (9)
· Une escapade en Provence (8)
· Poésie - René Guy Cadou (10)
· Poésie - Jacques Prévert (14)
· L'été en chansons (13)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· ON N'EST PAS SERIEUX QUAND ON A DIX-SEPT ANS
· LA VEUVE DU HOBEREAU
· LA CHANSON DE NINON
· FRANZ SCHUBERT - SERENADE
· LES RISQUES DE L'ETERNUEMENT

· OUESSANT - LE PHARE DE LA JUMENT
· LE MANOIR DU BREUIL
· SANTIANO
· MARCEL PAGNOL - LA FEMME DU BOULANGER
· RUPTURE
· CAMILLE PISSARRO - LA CUEILLETTE DES POMMES
· MA MAISON, TON ESCALE
· VINCENT VAN GOGH - AUTOPORTRAIT AU CHAPEAU DE PAILLE
· LE PETIT POISSON ET LE PECHEUR
· INVITATION

Voir plus 

Statistiques

Date de création : 24.01.2011
Dernière mise à jour : 25.10.2017
828 articles


LA PARISIENNE

Publié le 19/11/2012 à 11:16 par escapadeautomnale
LA PARISIENNE

 

 

 

LA PARISIENNE

 

 

La voyant arriver, sortant de sa B.M.,

 

tous les Dignois présents n'en crurent pas leurs yeux,

 

pure B.C.B.G., pulpeuse star-systèm,

 

d'un geste de la main rejetant ses cheveux

 

blonds comme les moissons, vêtue d'une jupette

 

qui laissait espérer qu'en chaussant ses souliers

 

ou ramassant son sac, elle eût à se pencher,

 

mais malheureusement elle était déjà prête.

 

 

 

 

Parvenue au club-house, accueillie par Johan,

 

la prenant tout d'abord pour aimable pimbêche,

 

mais elle lui sourit et dit d'un ton charmant :

 

"J'arrive de Paris, je joue à la Bretêche,

 

pourrais-je avoir, jeune homme, un greenfee ce matin ?"

 

Il perdit ses moyens et bafouilla soudain :

 

"Certainement, Monsieur, excusez, Mademoiselle,

 

quel est votre handicap ?"  "Je suis autour de deux"

 

"Allez-vous jouer seule ?" Oh oui, répondit-elle,

 

"pouvez-vous me donner une carte de jeu ?"

 

Il y avait au bar, buvant leur café-crème,

 

trois joueurs ébahis, qui se levant d'un bond,

 

osèrent proposer, usant d'un stratagème :

 

"Madame, voulez-vous que nous vous escortions,

 

le parcours est piégé, nous avons l'habitude

 

et nous serons, c'est sûr, de conseil avisé."

 

"Messieurs, un grand merci, votre mansuétude

 

me touche énormément, j'accepte volontiers."

 

 

 

 

Passée au vestiaire, elle en sortit changée,

 

un pull-over Lacoste, un pantalon Hermès

 

et sur ses cheveux blonds, couleur rouge foncé

 

un couvre chef griffé "Royal de Marrakech".

 

 

 

 

Parmi les premiers trous, de sa voix parisienne,

 

notre golfeuse allait tenir de tels discours :

 

"Pensez-vous, chers amis, ores, qu'il convienne

 

que j'utilise un fer à ce point du parcours ?"

 

"Auriez-vous la bonté, à moins que vous déplaise,

 

de vouloir m'indiquer et pour me mettre à l'aise,

 

la distance environ qu'il me reste à franchir."

 

Malgré tous leurs efforts à changer de langage

 

nos trois joueurs dignois ne purent s'abstenir

 

d'utiliser les mots dont ils avaient l'usage,

 

je vous en ferai grâce, vous les connaissez bien.

 

Ce fut la parisienne, au fur et à mesure,

 

qui changeant son accent et en perdant le sien

 

prit celui des dignois si bien que pour conclure

 

à la fin du parcours leur dit comme cela :

 

"Quelle partie, putain ! Votre golf m'escagasse,

 

té vé, je ne suis pas pourtant une dormiasse,

 

si je suis reléguée ça m'empêchera pas

 

d'y revenir jouer dès qu'un de vous me faxe

 

et si vous acceptez encore une blondasse.

 

Alors, on se le boit, garris, ce pastaga ?"

 

 

 

Georges Guigou